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"Que contient vraiment l'eau que nous buvons" ? C'est la question à laquelle tente de répondre le World Wildlife Fund France (WWF) avec une vaste étude baptisée "Eau de boisson, analyses comparées de l'eau du robinet et de l'eau en bouteille". L'ONG voulait savoir si la "dégradation des eaux brutes" avait des conséquences sur la qualité de l'eau que nous buvons.

Le WWF s'est donc attaché à rechercher les micropolluants métalliques, les substances azotées ou phosphorées issues de pesticides, les PCB, le bisphénol A ou encore les résidus médicamenteux. "Le choix des molécules a été effectué en lien avec la directive REACH, (le règlement européen sur l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et les restrictions des substances chimiques)", explique Hélène Roche, présidente du Conseil scientifique du WWF France. Et sur les 179 molécules recherchées, 19 ont été détectées.

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Résultat, dans l'eau du robinet de 41 villes, le WWF a retrouvé la trace d'au moins six polluants (hydrocarbures aromatiques polycycliques, atrazine, aluminium, dibromochlorométhane…). Dans l'eau en bouteille, c'est l'aluminium qui l'inquiète le plus.

• L'effet cocktail

Si les concentrations des molécules détectées sont inférieures aux normes légales, le rapport explique qu'elles ne s’appliquent qu’à "des substances considérées individuellement, mais ne prennent pas en compte les interactions des contaminants multiples, ni la durée d’exposition".

L''ONG redoute donc un "effet cocktail",lié à l’association de certaines molécules. Elle préconise donc "de multiplier les analyses et de tenir compte de ces effets potentiels dans la révision des normes acceptables".

L'eau en bouteille ne se porte pas mieux du point de vue de la WWF, qui pointe la présence de "quatre micropolluants détectés à l’état de traces ou à des concentrations quantifiables : nitrates, aluminium, antimoine et plomb".

• Des inégalités géographiques

Autre élément que relève le rapport : "l’inégalité de la qualité de l’eau du robinet entre villes et communes rurales". Selon la WWF, les zones rurales sont plus exposées à "des pollutions d'origine agricole et disposent de moyens moindres à la fois pour la surveillance et le traitement de leurs eaux".

Pour ce qui est du Sud-Ouest, les départements sont aussi inégalement lotis pour ce qui est de la contamination aux pesticides. Ce sont les Landes qui s'en tirent le mieux puisque la population est alimentée par de l'eau conforme aux limites de qualité pour les pesticides (2008).

En revanche, les Pyrénées-Atlantiques sont au niveau 4 d'une échelle de cinq. Cela signifie qu'une proportion de 75.000 à 200.000 personnes est susceptible de boire une eau contenant plus de pesticides que la norme, toujours selon le rapport.

Viennent ensuite la Charente, la Charente-Maritime et le Gers, qui se situent au niveau 3 (25.000 à 75.000 personnes alimentées par une eau non conforme).

Enfin, la Gironde, la Dordogne et le Lot-et-Garonne s'en sortent relativement bien, avec une population de personnes alimentée par de l'eau non conforme comprise entre 1 et 25.000 (niveau 2).

ARTICLE SUD OUEST

http://www.sudouest.fr/2011/05/20/petit-cocktail-de-micropolluants-dans-l-eau-de-boisson-selon-le-wwf-404095-4696.php